Les aliments entrent en permanence en contact avec d’autres matériaux. Le
plus évident est l’emballage, que ce soit les conditionnements directs ou les
emballages secondaires.
Les emballages peuvent avoir différentes fonctions, comme celle de protéger
la denrée alimentaire contre les contaminations de l’extérieur, de permettre
de manipuler ou transporter facilement le produit, de préserver la bonne
qualité de la denrée, etc… Les emballages sont aussi importants pour la
transmission d’importantes informations au consommateur. Songeons simplement
à la composition de la denrée alimentaire ou des informations sur
les allergènes.
Outre les emballages, il y a toutefois
encore de nombreux autres
matériaux avec lesquels une denrée
alimentaire entre en contact.
Si nous regardons dans notre propre
cuisine, nous voyons bien la diversité
des choses qui entrent en contact
avec les denrées alimentaires,
comme p.ex. les assiettes, bols,
couverts, spatules, mais aussi le plan
de travail, les récipients et les poêles,
la cafetière, l’élément du mixer qui
entre dans la denrée alimentaire, les
moules, la face interne de l’appareil à
café, les boîtes pour la conservation
des aliments, le grill du barbecue,
etc. La liste est infinie.
Et à l’échelle industrielle aussi,
pendant le processus de production,
il y a un contact permanent entre le
matériel et les denrées alimentaires;
il y a les conduites, les bacs, les sacs,
etc… Tous ces matériaux et objets
sont soumis à une législation européenne
mais aussi nationale.
Idéalement, un objet ou un matériau
destiné à entrer en contact avec des
denrées alimentaires doit être inerte,
autrement dit aucune substance ne
migre de ce matériau ou objet vers
la denrée alimentaire. En pratique,
cela peut toutefois se passer différemment,
et une migration peut se
produire.
Il s’agit de processus de transfert de
substances du matériau de contact
à la denrée alimentaire. Certaines
situations peuvent favoriser la
migration, par ex. des températures
élevées, un contact avec des denrées
alimentaires acides ou grasses, un
long temps de contact, etc.
La législation dit que des composants
ne peuvent pas être libérés
en quantités pouvant présenter un
danger pour la santé du consommateur,
ou en quantités telles que la
composition de la denrée alimentaire
ou son odeur, sa couleur, son
goût, etc. en seraient changés.
Lors de la fabrication des matériaux de contact, tout
doit être mis en oeuvre qu’un produit sûr soit fabriqué.
A cette fin il y a lieu de disposer d’un bon système de
qualité. Le choix des matières premières est important,
de même que le respect des procédures, et la réalisation
de tests dits de migration.
La législation comporte aussi des dispositions relatives
à l’étiquetage. Il est en effet important qu’un produit
puisse être retracé au cas où un problème se produisait,
et que le consommateur sache ce qu’il peut et ne peut
pas faire.
Depuis de nombreuses années déjà, l’AFSCA prélève des
matériaux de contact pour les soumettre à des tests de
migration. Il peut s’agir de mesures de la migration globale,
où l’on mesure tout ce qui est libéré, ou de mesures
de migration spécifique, où l’on recherche la migration
d’un composant spécifique.
En 2016, l’AFSCA a réalisé 1.100 échantillonnages sur des
matériaux de contact par exemple sur des matériaux
en plastique, la migration de plomb et de cadmium de
la céramique, la migration de plastifiants dans les joints
d’étanchéité du couvercle métallique de bocaux, la
migration de formaldéhyde d’objets en mélamine (p.ex.
assiettes d’enfants), la migration de bisphénol A des
biberons, la migration de composants de l’encre, etc…
.
Globalement,
98,5 % des analyses étaient conformes.
Source : D'après le Bulletin AFSCA n°46, page 5
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