Grâce à l’expansion de la cuisine internationale dans le monde entier, de plus en plus de personnes
peuvent découvrir et apprécier la cuisine japonaise. Les sushis sont le plat le plus représentatif de
cette cuisine délicate et raffinée. Etymologiquement, le mot sushi vient de « SU » signifiant
« vinaigre » et « SHI » signifiant « riz ». Le terme est employé pour décrire un morceau de poisson
cru ou de mollusque ou de crustacé sur un lit de riz, de la taille d’un doigt.
Il était une fois…le sushi
Le sushi tel que nous le connaissons
date du 19ème siècle. Avant cette
époque, le sushi était une méthode de
conservation du poisson. On alternait
des couches de riz et de poissons dans
des jarres fermées par un couvercle.
Ensuite on laissait fermenter de 1 à 3
ans. La fermentation du riz produisant
de l’acide lactique favorise la conservation
du poisson. Cette conservation
permettait aux populations éloignées
des côtes de consommer du poisson.
On mangeait le poisson et on jetait le
riz. Cette technique de conservation
fut mentionnée pour la première fois
en Chine au 2ème siècle après JC. Cette
pratique disparut de Chine vers le 7ème
siècle. Elle fit son chemin jusqu’au
Japon où elle s’est répandue à partir
du 8ème siècle. Les Japonais firent
évoluer le sushi. Au 17ème siècle, on
commença à assaisonner le riz avec du
vinaigre de vin de riz. Aux alentours de
1820, à Edo (Tokyo à l’époque) apparut
le sushi tel que nous le connaissons.
Un morceau de poisson cru posé sur
un doigt de riz pressé et vinaigré. Il est
connu sous le nom de « nigiri sushi »
N’est pas maître du sushi
qui veut !
Au Japon, un « Itamae » est un artiste et
un expert à part entière en matière de
sushis. Ce maître de l’art de cuisiner les
sushis doit respecter une philosophie
de l’esthétique visuel, de l’équilibre
des saveurs, des saisons et assurer une
hygiène parfaite. L’élève doit affronter
7 années d’apprentissage avant de
pouvoir exercer son art. Durant les 3
premières années, il n’a pas le droit de
toucher au poisson. Il fait la vaisselle
et observe le maître. Ensuite, vient
l’apprentissage de la technique du riz,
la production des makis, de la soupe…
Ce n’est qu’en dernier lieu que l’élève
peut apprendre à acheter et à couper
le poisson et à exercer l’art de la préparation
du sushi dans sa globalité. Et c'est seulement après avoir exercé la profession durant
10 ans que le candidat
deviendra chef sushi.
Pour tous les goûts
Il existe une variété impressionnante
de sushis. Voici les principaux :
- Maki sushi : une feuille d’algue de riz
à sushi enrobe des petits rouleaux de
sushi farcis de poisson, fruits de mer,
légumes cuits, omelette,…
- Nigiri sushi : le riz à sushi est roulé en
petits blocs ou en petits rouleaux, il est
ensuite couvert de toutes sortes de fruits
de mer, de poissons ou par une omelette.
- California roll sushi : on remplit une
feuille d’algue avec différents ingrédients
(poisson, fruit de mer, légumes,
avocat, mayonnaise, fromage blanc
frais, sauces diverses) et on la recouvre
avec du riz à sushi.
- Tempura sushi : c’est une sorte de
friture japonaise.
- Sashimi (chair coupée) : fines tranches
de poisson cru (coeur de filet) ou de
crustacés servis sans riz.
La préparation de poisson
cru ne s’improvise pas
La consommation de poisson cru peut
présenter des risques pour la santé du
consommateur, de l’ordre microbiologique,
parasitaire et toxique. Afin
de préserver au mieux la santé du
consommateur, le cuisinier de sushis
choisit le poisson le plus frais et le plus
sain. Il fait un test organoleptique sur
le poisson entier: surface, couleur,
clarté des yeux, odeur, couleur de la
chair et des branchies.
Après l’exigence du choix de la
matière première, il faut ’appliquer
les bonnes pratiques d‘hygiène. Le
cuisinier doit être rigoureux quant
au nettoyage et à la désinfection
des équipements et du matériel qui
entrent en contact avec le poisson
cru. Les tables de travail, les plans de
découpe, les récipients, les couteaux
sont nettoyés tous les jours et
chaque fois qu’ils sont souillés. Les
mains du cuisinier doivent être rigoureusement
propres. Vu que le poisson
ne subit pas de cuisson éliminant la
charge bactérienne, le respect de
la température de conservation est
indispensable. Le poisson frais entier
doit être conservé à la température de
la glace fondante (entre 0°C et 2°C).
Les sushis une fois confectionnés sont
conservés à 4°C max, même pendant
le transport.
Outre les bactéries, les parasites peuvent constituer un
autre danger pour le consommateur de sushi. Les parasites
(nématodes, cestodes et trématodes) sont présents dans
certaines espèces de poissons. Pour prévenir ces risques,
il est recommandé d’utiliser du poisson de toute première
fraîcheur. C’est à ce stade qu’intervient l’expertise du
cuisinier japonais. Un cuisinier japonais expérimenté peut
détecter les nématodes à l’état larvaire (de 2 fois l’épaisseur
d’un cheveu) dans la chair du poisson. Il a aussi la technique
parfaite pour éviscérer le poisson sans risque de contamination
de la chair. C’est pour cette raison que le cuisinier choisit
toujours son poisson entier. Une autre méthode consiste
à utiliser du poisson congelé à -20°C pendant au moins 2
jours ou à -35°C pendant 15h, afin de tuer les parasites.
Les cuisiniers spécialisés connaissent les espèces recommandées
pour ces préparations telles que le turbot, le loup
de mer, le pageot, le vivaneau, le calmar et la seiche, les
moules et les huîtres, les crevettes. En principe, le saumon
n’est pas utilisé pour la confection des sushis traditionnels,
mais en raison de la raréfaction des thons rouges, on l'utilise dans les sushis actuellement.
Et le riz ?
Le sushi est composé de poisson cru et de riz cuit. Le riz qui
reste à température ambiante, doit être suffisamment acidifié
pour empêcher les bactéries, comme le Bacillus cereus,
de s’y développer. Le Bacillus cereus est un contaminant
potentiel de nombreux plats cuisinés et particulièrement de
ceux composés de riz cuit et refroidi. La cuisson ne suffit
généralement pas à détruire les spores qui peuvent se développer si le produit est entreposé
au froid positif de façon prolongée.
Comment manger un sushi ?
En tant que consommateur averti et prudent, vous choisirez d'abord le maître sushi à qui
vous accordez votre confiance. Il est bon de connaître quelques
bases de cette culture du soleil levant. Confectionner
et déguster un sushi est un art poussé à l’extrême au
Japon. La présentation du mets est aussi importante que ses
qualités gustatives. Le nigiri sushi peut être dégusté avec
les doigts, par contre le sashimi l’est impérativement avec
les baguettes. Seul le côté poisson est plongé dans la sauce
soja. Le riz absorbe trop de sauce et risquerait de tomber dans
l’assiette. Le sushi se déguste en une seule bouchée. On ne
boit pas de saké avec les sushis, mais seulement avec les
sashimis. Les Japonais estiment que les deux produits étant
issus du riz, ils ne se complètent pas et ne doivent donc pas
être consommés ensemble. Avec les sushis, le thé vert reste
la boisson de prédilection.
Source : Bulletin AFSCA n°36, page 6.
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