Un été ensoleillé ? La crème glacée fait l’unanimité ! Il n’y a rien de tel que cette douce préparation pour rafraîchir
nos journées d’été. Depuis quand est-elle à l’origine de nos plaisirs gourmands ? Tout a commencé bien avant
notre ère, lorsque les Chinois savouraient des délices glacés issus de fruits refroidis, dans un premier temps, à
l’aide de neige ! Ensuite, via un mélange d’eau et de salpêtre dont ils recouvraient la préparation à refroidir. Les
premiers à prendre connaissance de cette recette chinoise furent les Arabes.
Ceux-ci se sont alors inspirés de
cette méthode afin de concevoir des
« charbâts » (boissons refroidies par
la neige composées essentiellement
de sirops de fruits). Ce mot est à
l’origine du terme «sorbet». Cette
mystérieuse fabrication va voyager
avec Marco Polo pour arriver en
Italie au XIIIème siècle. Le périple de
ce dessert continue deux siècles
plus tard avec Catherine de Médicis
qui le présente à la cour du Roi de
France Henri II. C’est à Paris en 1660,
que la crème glacée se popularise
avec Francesco Procopio dei Coltelli
lorsqu’il ouvre son café nommé le
« Procope ». Francesco invente différentes recettes de
crèmes glacées qui sont les ancêtres
les plus proches de ce que nous
connaissons.
Les bonnes recettes
La crème glacée est une subtile
émulsion fouettée et solidifiée
de matières grasses de lait dans
les composants lactés sucrés. Les saveurs sont obtenues par l’ajout de
sucres, d’arômes ou de fruits et de
noix. Le mélange est chauffé à 60°C
durant une vingtaine de minutes
afin de favoriser le bon « mix » des
ingrédients. Ensuite le mélange est
pasteurisé, ce qui est une obligation
légale, pour garantir la sécurité
alimentaire. Il est refroidi à 4°C dans
des cuves de maturation. Cette
opération permet d’obtenir une
meilleure stabilité du produit fini.
La crème ainsi obtenue est portée
de -2°C à -7°C. Au cours de cette opération,
de l’air est ajouté. L’apport
d’air durant la congélation rend la
crème plus onctueuse et légère. Un
litre de crème glacée doit peser au
minimum 450 g.
La crème glacée que nous trouvons
dans le commerce peut être de fabrication
artisanale ou industrielle.
- La crème glacée dure (artisanale
ou industrielle) : ses ingrédients
sont de la crème ou du lait, du
sucre, des oeufs aromatisés avec du chocolat, de la vanille, des fruits…
C’est la glace traditionnelle.
- La crème glacée molle (industrielle)
: elle est conçue pour
donner au produit une texture
crémeuse, lisse et molle tout en
restant congelée. Elle est préparée
en usine dans une machine prévue
à cet effet. Elle contient du
lait ou de la crème (parfois les
deux), du sucre, des arômes et des
stabilisants.
- Le sorbet : contient simplement
du sirop de sucre et de la pulpe
de fruits. Son secret tient à la
qualité des fruits. La préparation
est battue et congelée dans une
sorbetière (appareil permettant
d’éviter la formation de cristaux
lors du refroidissement).
La crème est un plaisir
qui doit le rester
La crème glacée, par sa composition,
est une denrée alimentaire fragile
d’un point vue bactériologique. Il
faut veiller à ce que les ingrédients
soient de bonne qualité et de
première fraîcheur. Une attention
particulière est portée aux fruits. Ils
ne peuvent pas comporter de traces
de pourriture.
Le matériel est tout aussi important
pour obtenir un bon résultat. Il doit
être nettoyé et désinfecté régulièrement.
Pour cela, il faut un plan de
nettoyage. Lors du service, la pince
à glace doit être nettoyée correctement
et régulièrement.
Pour le commerce ambulant, le marchand doit veiller à
ce que l’eau de rinçage de la pince à glace soit souvent
renouvelée. Le stockage des ingrédients et du produit se
fait dans un local propre et aux températures adaptées.
Conservation
Pour ne pas gâcher notre plaisir gustatif et pour la santé,
la crème glacée doit être correctement conservée. La
priorité pour une bonne conservation est de ne pas
briser la chaîne du froid, et cela du producteur jusqu’au
consommateur, en passant par le transporteur et le distributeur.
La température doit être maintenue à -18°C. Le
législateur prévoit une tolérance de 3°C (jusqu’à -15°C)
pendant le transport.
Le commerçant ambulant et celui qui sert la crème
glacée directement au consommateur bénéficient d’une
dérogation. La crème glacée peut être conservée à -9°C
au lieu de -18°C. Cela facilite le fractionnement en boule
de glace. Un conseil lors de l’achat en magasin : utilisez
des sacs isothermes pour ne pas rompre la chaîne du
froid. A la maison, le consommateur veillera à placer la barquette de
crème glacée dans la partie où la température est la plus
basse et la plus stable du congélateur. Elle peut y être conservée durant
1 mois ou jusqu’à la date de péremption.
« Peut-on recongeler une glace ? » est une question
souvent posée. Du point de vue gustatif, cela dépend
du temps passé hors du congélateur car si elle s’est
complètement liquéfiée, lors de la recongélation, elle
prendra une texture solide comme un glaçon. Au niveau
sanitaire, rompre la chaine du froid est un gros risque.
La congélation à -18°C empêche la croissance des
micro-organismes et retarde l’activité enzymatique qui
altère les aliments. Les bactéries ne sont pas tuées par
ce processus de conservation. Dès que la température
leur redevient favorable, elles reprennent vigueur et la
multiplication redémarre. Cela signifie que le risque de
contamination est très élevé.
Voilà, vous êtes devenu un consommateur averti.
Source : Bulletin AFSCA n°38, pages 6 et 7
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